Moment confession : l’écriture de mes romans est laborieuse. Vraiment. Chaque jour est une épique bataille entre moi et moi-même pour m’y mettre. Et ceci fait, pour empêcher mon attention de décrocher à chaque phrase, résister à la tentation d’aller regarder une vidéo de Daniel Balavoine sur Youtube au lieu de bosser. Mon histoire difficile avec la procrastination dure depuis toujours… Si bien que mon petit cÅ“ur tout mou se serre de jalousie (bienveillante) face à ces écrivain.es capables de se concentrer pendant toute une matinée, voire toute une journée (si vous êtes comme moi, ne regardez jamais les « writing routine » des auteur.ices américain.es sur Insta. Ces personnes sont des MACHINES)
Alors que le NaNoWriMo a démarré ce 1er novembre (si tu ne sais pas ce que c’est, regarde ici) le moment semble parfaitement choisi pour aborder cette question de la procrastination. Pourquoi ? Parce qu’autant j’aime à penser que je suis un individu unique (nous le sommes tous plus ou moins), autant je sais que la tendance à procrastiner est largement partagée. Une majorité silencieuse très discrète et fort incomprise.
La procrastination, c’est quoi ?
Avant de pousser plus avant, intéressons-nous à notre sujet. Notre dico préféré définit la procrastination ainsi :
 » Tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser. »
Le Robert
Une définition très incomplète, à mon sens, ce qui prête le flan à des malentendus et idées reçues sur le sujet. Les non-procrastinateurs, qui ne comprennent absolument pas comment marche le cerveau des procrastinateurs, peuvent être amenés à les juger durement. Tordons le cou aux trois principales idées reçues sur le sujet.
Idée reçue numéro 1 : Les procrastinateurs ont un poil dans la main
La procrastination est généralement considérée comme un signe de paresse. Dans l’imaginaire collectif, procrastinateur = phoque avachi sur son canapé qui mange du pop-corn en regardant Maisons à vendre au lieu de bosser. Un tel comportement est mal vu dans un monde centré sur le travail et la productivité, et c’est pourquoi nombre de procrastinateurs préfèrent rester incognito.
Or, cette image est généralement fausse. Le procrastinateur rechigne le plus souvent à effectuer une ou plusieurs tâche(s) en particulier, parce qu’il la/les trouve particulièrement pénible(s) ou difficile(s). Pour éviter d’avoir à la/les faire (et parce qu’il culpabiliserait de glander) il va donc souvent utiliser son énergie sur un boulot moins urgent/moins important : faire la vaisselle, de l’administratif, répondre à un mail, effectuer un autre travail en souffrance, aider un proche… Si bien qu’il est tout à fait possible d’être un procrastinateur invétéré tout en s’agitant sans arrêt. Je me suis retrouvée une fois à repasser des mouchoirs en tissu pour que ça fasse une belle pile, c’est dire le niveau.
Idée reçue numéro 2 : On procrastine parce que l’on n’est pas passionné par ce que l’on fait dans la vie. Mieux vaudrait changer de voie/de métier
Cela peut être vrai. Souvent, ça ne l’est pas. Les besognes sur lesquelles les procrastinateurs se sentent bloqués touchent souvent, au contraire, à ce qui compte le plus pour eux. Dans ce cas, ne pas se mettre à l’ouvrage ne relève pas d’une grosse attaque de démotivation, mais davantage d’un blocage lié aux enjeux de cette tâche pour eux. Perfectionnisme maladif, peur de découvrir qu’on n’est pas à la hauteur, crise de légitimité, crainte de déplaire ou de mal faire… etc.
Idée reçue numéro 3 : Pour ne pas procrastiner, il suffit d’un peu de volonté
La pire de toutes les idées reçues. Dans les articles tout pétés proposant des « petits trucs » pour booster sa productivité, on lit souvent le conseil suivant : « Ne procrastinez pas, et tout ira bien ».
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Merci Einstein. On voit bien que tu ne connais rien à ton sujet. Parce que si tu connaissais ton sujet, tu saurais que la procrastination n’est pas quelque-chose qu’on peut décider de ne pas faire, juste comme ça, parce qu’on le décide. Ce serait trop facile. La grand problème des procrastinateurs est justement qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de procrastiner et cherchent désespérément un moyen de lutter contre leur tendance naturelle. Un tel conseil est non seulement débile, mais il est contre-productif puisqu’il ajoute une couche de culpabilité à des gens qui n’en ont franchement pas besoin.
L’écriture d’un roman : terrain favorable à la procrastination
L’écriture d’un roman est par essence un domaine particulièrement propice à la procrastination !
- C’est un exercice très long qui n’offre que peu de gratifications immédiates qui pourraient stimuler le procrastinateur. S’il peut se féliciter parfois d’avoir écrit un chapitre satisfaisant, l’auteur ou l’autrice sait que le chemin à parcourir est encore long. Encore des semaines, des mois (peut-être des années ?) de travail… Et on est seul.e devant son écran, sans personne pour nous encourager, nous féliciter ou nous pousser aux fesses !
- Un roman est un travail très personnel. Même si l’on n’y raconte pas sa propre vie (du moins généralement pas), le texte laisse transparaître l’expression de la sensibilité et de la personnalité de l’auteur.ice. D’ailleurs, on le signe souvent de son nom. Longtemps, je n’ai pas perçu cet état des choses comme pouvant être source de blocage. Avec le temps, il me semble que l’idée de se dévoiler et de se mettre soi-même en avant peut créer des barrières mentales dont on n’est pas toujours conscient.
- Et ce d’autant plus que l’on nous enseigne dès l’enfance que l’expression de notre créativité est accessoire. Le cas des femmes est emblématique, puisqu’elles sont souvent élevées dans l’idée que leur rôle est de prendre soin des autres. Certaines pourront ainsi être encline à faire passer l’écriture au second plan au profit des besoins de leur famille ou des tâches quotidiennes.
- J’ajoute qu’il flotte aussi autour du livre un aura de prestige, très élitiste. C’est particulièrement vrai en France. Si bien qu’il est littéralement impossible de ne pas être touché le syndrome de l’imposteur. Pourquoi écrire puisque Balzac et Zola ont existé ? Autant aller direct repasser ses mouchoirs en tissu !
- Lorsque l’on débute, il n’y a personne non plus pour nous donner des ordres et des deadlines. Lorsque j’étais journaliste salariée, ma productivité était boostée par le fait que mes chef.fes attendaient mes articles pour la fin de la journée. Comme dans tous les métiers, une journaliste qui ne bosse pas, on la vire. Je devais donc bien m’exécuter si je ne voulais pas me retrouver privée de mon précieux salaire. En effet, la panique a un effet quasi magique sur les procrastinateurs. Avec l’arrivée d’une date butoir, ils s’affolent d’un coup et exécutent alors leur travail en un temps record ! Malheureusement, cela n’existe pas pour les romancier.es qui n’ont pas encore été édités. Personne n’attend leur grand Å“uvre. Personne ne les guette, un fouet à la main, pour leur imposer un délai de remise de manuscrit et les pousser à accélérer la cadence.
Bref, il n’y a pas d’activité plus contre-nature pour un procrastinateur que l’écriture d’un roman. Faut-il pour autant tout laisser tomber ? Que nenni ! En tant qu’autrice professionnelle (dans le sens où cela représente une partie significative de mon activité et que j’en tire un revenu), je suis désormais contrainte par des dates de remise imposées, ce qui est d’une grande aide. Mais ce n’est pas toujours le cas, notamment pour mes romans ado ! Or, si je ne rends rien, je mets ma carrière en danger, et surtout, je ne suis pas payée pour mon travail. (Et l’argent, c’est pratique pour acheter à manger).
De ce fait, j’ai été amenée à développer des ruses pour contrer ma tendance à procrastiner, et surtout, pour parvenir à avancer même quand mon cerveau n’est pas d’accord. Je te livre ici celles qui ont fait leurs preuves. Je ne prétends pas qu’elles vont révolutionner ta vie, ni qu’elles fonctionnent sur tout le monde, mais peut-être que dans le tas, il y en a une ou deux qui pourront t’être utile !
Mes ruses anti-procrastination
Ruse n°1 : Choisir le bon moment pour écrire
J’ai mis un peu de temps avant de comprendre que la période de la journée durant laquelle je suis la plus efficace est le matin, entre 10h30 et 13h. Avant je ne suis pas bien réveillée. Après déjeuner, je digère. J’ai un autre vague pic de productivité qui survient ensuite entre 18h et 20h (ce qui se trouve être l’heure à laquelle j’écris ces lignes). Le matin, en particulier, je suis quasi certaine de parvenir à pondre quelque-chose de valable (du moins quand rien ne vient me déranger). Je me sens l’esprit plus frais et parvient mieux à me concentrer.
En la matière, il n’y a aucune règle : chacun a ses heures propices, qui varient d’un individu à l’autre. Il paraîtrait, par exemple, qu’Amélie Nothomb est au sommet de sa forme à 4 heures du mat’ (perso, ne me demandez surtout pas de faire quoi que ce soit à ce moment là à part dormir). Bref, tôt le matin, tard le soir, le midi etc. C’est à toi de te connaître et de découvrir ce qui te convient le mieux. Et potentiellement de trouver le moyen de caser cela dans ton emploi du temps car j’ai bien conscience que si tu es au top à 11h du matin et que tu es salarié.e à plein temps, ça peut être compliqué. Ceci posé, une demi-heure à pleine balle peut-être bien plus précieuse que quatre heures à regarder le plafond.
Ruse n°2 : Un espace sans distractions
Si tu dois consacrer régulièrement une demi-heure ou une heure à l’écriture, mieux vaut le faire à l’abri des sollicitations extérieures. Je parle ici des gens qui vont venir te demander des trucs, ou, pire encore, des mails et notifications sur cet objet du démon qu’est ton téléphone portable.
T’installer dans un café quelques dizaines de minutes avant d’aller au bureau ? Sauter le dej entre collègues de temps à autre ? T’isoler un peu après que tes enfants soient couchés ? (une pièce à soi c’est l’idéal, mais ce n’est pas toujours possible. La salle de bain peut faire l’affaire. Testée et approuvée ). Et surtout, cache-moi ce téléphone. Les messages WhatsApp attendront
Ruse n°3 : Tous les grands projets se décomposent en une série de petites actions
Écrire un roman, c’est comme traverser un océan à la rame. Quand on est encore sur le quai, et que l’on regarde l’horizon infini, on peut être tenté de penser qu’on n’y arrivera jamais. Il y a trop d’eau. Trop de chemin a parcourir. Or, pour parvenir à le traverser, il faut changer de perspective et diviser son « grand » objectif en plein de petits objectifs que l’on atteindra quotidiennement. Combien de coup de rames par jour ?
L’un des grands avantage des romans, c’est qu’ils se composent de mots, eux-mêmes écrits avec des lettres (là tu es en train de te dire que je suis un sacré génie pour avoir découvert ce grand secret, but wait…) Écrire un roman suppose donc d’aligner un nombre significatif de mots (en général, au minimum 50 000) ou de signes (250 000 espaces compris, là encore c’est un genre de minimum même si c’est loin d’être un règle absolue). Plutôt que de désespérer face à l’immense travail qui t’attend, je te conseille donc de définir un certain nombre de mots/signes à écrire par jour ou période d’écriture. Ainsi, tu te donnes une occasion de t’auto-congratuler régulièrement et d’être très fier de toi.
Ta meilleure amie est la fonction « statistiques » dans ton logiciel de traitement de texte, grâce à laquelle tu peux quantifier ton avancement.
Ruse n°4 : Se fixer des objectifs peu ambitieux
Lorsque j’ai écrit mon premier roman, « Où est passé Lola Frzimuth ? », je m’étais fixée pour objectif d’écrire 10 000 signes par jour, espaces compris. Ce qui correspond grosso-modo à 3 ou 4 pages Word en interligne simple, police 12. Et comme je suis parvenue à tenir le rythme jusqu’à la fin du roman, cet objectif journalier m’a longtemps servi de maître-étalon.
Grave erreur.
Par la suite, je n’ai plus réussi à m’aligner là -dessus. J’ai mis du temps a accepter que c’est désormais trop ambitieux pour moi. Mon emploi du temps chargé ne me permet plus une telle cadence. Et surtout, c’est contre-productif, car en me fixant un objectif quotidien inatteignable, je me mettais tous les jours en situation d’échec. Et c’est le meilleur moyen de se décourager ! J’ai donc revu cet objectif à la baisse, à moitié moins. Si j’arrive à 5 000, c’est très bien.
Permets-moi ainsi de chanter les louanges des objectifs médiocres Il est facile d’écrire 3 000 signes par jour, par exemple. Et si tu t’y tiens, tu peux avoir fini le premier jet d’un roman en 3 ou 4 mois ! Un petit pas + un petit pas + un petit pas etc… Avant d’avoir le temps de dire ouf, tu as fait des kilomètres ! En revanche, en visant trop haut, tu risques de lâcher l’affaire, et peut-être de ne rien faire du tout. Et au bout de 4 mois de rien, eh bien… tu n’as rien. En somme, ne te laisse pas impressionner par les bourreaux de travail qui écrivent 40 pages par jour. Tant mieux pour eux si c’est leur rythme de croisière, mais tu n’es pas obligé d’avoir le même. D’ailleurs, je dis 3000 signes, mais ça peut tout à fait être 2 000, c’est toi qui choiz’.
Ruse n°5 : Programme ton minuteur
Mon deuxième meilleur ami non-humain, c’est le minuteur. Lorsque je sens ma pauvre cervelle de procrastinatrice prête à partir en balade, je me programme un décompte de 10 minutes sur mon téléphone portable, en me fixant pour but d’écrire 1000 signes dans le temps imparti. 10 minutes, ça va très vite, et il n’y a pas le temps de fignoler ou de cliquer sur un post de Topito. Il faut donc gratter à toute vitesse ! Cela peut même avoir un petit côté ludique, de se fixer ainsi des mini défis !
Une fois que j’ai fini, je me laisse 10 minutes de pause pour faire ce que je veux, et je renouvelle l’opération autant que nécessaire. C’est l’une des méthode qui fonctionne le mieux sur moi. On peut rétorquer que le texte ainsi pondu à la va-vite ne sera pas forcément très qualitatif, ce qui est vrai. C’est pourquoi je me laisse toujours un quart d’heure à la fin de ma période d’écriture pour tout relire et rafistoler.
Ruse n°6 : Vive la vitesse, fuck la perfection
Ce qui m’amène à ma ruse n°6. La procrastination se nourrit de notre perfectionnisme. Dans un pays où les très bons écrivains (morts, mais aussi vivants !) sont nombreux, nous sommes conscient.es qu’un roman mal ficelé a peu de chance d’être publié et apprécié (déjà que c’est difficile quand le roman est bien !). De plus, ce projet nous tient à cÅ“ur et nous essayons donc de donner le meilleur de nous même. Je suis du genre à décrocher quand je n’arrive pas à trouver le mot parfait pour exprimer une idée.
Écrire vite est un moyen de se défaire de ce perfectionnisme. Le raisonnement, une nouvelle fois, est le suivant : mieux vaut se retrouver à la fin avec un texte très perfectible qu’avec pas de texte du tout. Pour deux raisons : 1/ Le pire des romans, c’est celui que l’on n’écrit pas, 2/ il est plus facile de retravailler un texte tout pourri que de créer un texte parfait en partant de zéro. Garde en tête qu’un premier jet n’est jamais – JAMAIS – publié tel quel. Il sera de toute façon nécessaire de repasser plusieurs fois sur son manuscrit.
Ruse n°7 : Saisir toutes les occasions de se créer des deadlines
Partant du principe que pour faire bouger un procrastinateur, il faut lui agiter sous le nez la menace d’une date de rendu, il peut être fort utile, dans la mesure du possible, de s’imposer une. Oui, mais comment faire ? Les procrastinateurs ne se sentent pas tenus par les contrats passés avec eux-mêmes, mais uniquement par les deadlines fixés par d’autres.
Mon conseil : pour les débutants, sauter sur les concours d’écriture ou appels à texte d’éditeurs qui imposent des remises de texte dans un temps imparti. En cherchant bien, on en trouve régulièrement. Si j’ai réussi a écrire mon premier roman, c’est justement parce que je l’ai fait dans le cadre d’un concours. Je savais que j’avais deux mois pour torcher le truc, et qu’il fallait absolument qu’il soit terminé dans les temps. (Je n’ai pas gagné le concours, même si je suis arrivée finaliste… Mais j’avais désormais sous le coude un roman que j’ai pu envoyer à des éditeurs.). Participer au NaNoWriMo, qui impose l’écriture d’un roman en un mois, peut aussi être un bon plan, même si perso je trouve que c’est sacrément court.
Et puisqu’on est au 21ème siècle, les nouvelles technologies offrent la possibilité de s’intégrer à des communautés d’écrivain.es en herbe, ce qui permet de s’épauler. De se fixer des objectifs au sein du groupe pour se faire relire mutuellement des chapitres etc etc.
Les écrivain.es confirmé.es auront intérêt, de leur côté, à demander des dates de rendu claires à leurs éditeurices.
Ruse n°8 : La joie des listes !
On m’a souvent conseillé d’écrire une liste de choses à faire dans la journée, en m’assurant que la perspective de barrer un tâche sitôt qu’elle serait effectuée pourrait me motiver à l’accomplir. Autant vous dire que ça ne marche absolument pas sur moi ! J’ai testé cette méthode plusieurs fois, bien entendu, mais invariablement, le résultat a été décevant : je n’en barrais jamais plus d’une ou deux. Je pense que la perspective de regarder une liste avec plein de trucs à faire avait un effet très démotivant sur moi.
En revanche, tout à changé le jour où j’ai adopté une méthode un peu différente : je ne note pas à l’avance les tâches que j’ai à accomplir, par contre, dès que je finis quelque-chose, je le note. Je me réserve ainsi une page dans un cahier sur laquelle j’écris au fur et à mesure tout ce que je fais dans la journée. « Réponse au mail de xxxx, OK » «  »Envoi de mon article à xxxx, OK », « Déclaration à l’Urssaf Limousin, OK » (Dieu seul sait pourquoi, j’adore ajouter le « OK » à la fin). C’est un bonheur de voir ma liste de choses accomplies s’allonger au fil de la journée, et plus c’est long, plus je me sens fière, et plus j’ai envie de continuer à la compléter.
Je ne procède pas autrement quand j’écris mes romans. Sur mes listes il est courant de trouver : « écrit 1000 signes de mon projet xxx, OK ». Et je n’ai pas peur de le noter plusieurs fois, même si j’écris 5 fois 1000 signes. Au contraire, ma petite récompense à chaque 1000 signes, c’est d’allonger ma liste d’accomplissements. C’est un peu chelou, mais c’est une méthode qui j’utilise depuis des années et que j’aime plus que tout.
Ruse n°9 : Va voir ailleurs si j’y suis
Il y a des jours où quand ça ne veux pas, ça ne veux pas. On ne trouve pas la bonne idée, on a le cerveau qui marche au ralenti, et on s’est levé du mauvais pied. Si après une demi-heure devant la page blanche, tu n’as pas avancé d’un iota, alors c’est le moment d’aller s’aérer la tête. Non pas en effectuant une activité typique de procrastinateur (une corvée en souffrance, ou pire, regarder 896 vidéos de bébés hyènes sur Instagram), mais en coupant vraiment. Petit running sous le soleil d’automne, séance de lecture, promenade, méditation si c’est ton truc etc etc. En somme, de prendre une demi-heure, un heure pour couper complètement, et sans culpabiliser. Et si ça veut dire reprendre l’écriture demain, eh bien tant pis.
Lorsque je suis bloquée dans mon intrigue, c’est généralement en me promenant ou en courant que la solution apparaît comme par magie, au moment où je m’y attendais le moins.
Ruse n°10 : Fais-toi plaisir
L’essentiel, je pense, est de dédramatiser un peu les choses et de bosser pour soi avant tout. Plus ton histoire te passionnera, plus tu auras envie de la continuer. Dans un premier temps, il est aussi important d’oublier un peu son lectorat et toute perspective de publication pour se focaliser avant tout sur ce qu’on a envie de raconter. Et surtout, de dédramatiser le truc : après tout, on n’est pas en train de procéder à une opération à cÅ“ur ouvert ! Si à la fin, on a pondu un roman pas terrible, le monde s’en remettra. Je te jure.
Le conseil vaut particulièrement pour les écrivains débutants qui ne tirent pas leur subsistance de cette activité (parce que si écrire est ton gagne-pain, c’est sûr qu’un roman pas publié c’est la tuile #argent), mais je pense malgré tout que c’est un état d’esprit à garder pour tous. La vie est courte et c’est dommage d’en gâcher une partie sur des projets qui ne nous plaisent que moyennement, à fortiori s’il s’agit de projets personnels que l’on conçoit de bout en bout.
Ruse Bonus : Prends soin de ta santé
Cela peut sembler un brin ennuyeux, comme conseil, mais on lutte mieux contre la procrastination quand on est bien reposé, qu’on a pas fait d’excès et qu’on a mangé ses légumes. Pour être honnête, je ne parviens pas toujours à mettre en application ce magnifique principe car j’adore me coucher tard, mais il faut bien admettre qu’il a fait ses preuves
J’en ai fini sur mes principales méthodes anti-procrastination. Si tu as des trucs auxquels je n’ai pas pensé, n’hésite pas à m’en faire part en commentaire. Je suis hyper preneuse de ce genre de conseils et d’astuces, parce qu’on n’est jamais assez armé contre la procrastination !
Maintenant au boulot !
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