Je SAIS que j’ai encore trouvé le moyen de laisser passer 12 milliards d’années entre deux posts et que c’est mal. Mais ce n’est pas de ma faute, c’est celle de Laure qui m’a fait découvrir une nouvelle série, The Mindy Project , ma série préférée du moment. Cela grâce à son héroïne à la fois hilarante, impertinente, spontanée, déterminée, ambitieuse, superbe… et tout une galerie de personnages déjantés. Franchement, allez jeter un coup d’œil, ça vaut le coup. #love, #serouleparterredadmiration.
Mais durant ces premières semaines de l’année 2016 je n’ai pas fait QUE regarder des séries, malheureux ! Je me suis CULTUREE à fond les ballons grâce à de la littérature haut de gamme dont je vous livre ici les éléments les plus significatifs.
Le Livre Classique
Je commence par cette catégorie pour que tout le monde soit très impressionné. La réalité, c’est que ma mère m’a fait don d’un Kindle. Or je déteste Amazon, cette boîte de l’enfer sortie tout droit de la cuisse de Satan. Solution : télécharger des livres gratos, libres de droit et donc des classiques. Ça tombe bien parce que j’ai quelques trous béants dans ma culture littéraire (sauf peut-être, sans me vanter mais un peu quand même, pour ce qui concerne la littérature japonaise).
Ce qui nous mène à la lecture du Procès, de Kafka. Petit rappel : ce roman conte les aventures du dénommé Joseph K. qui se retrouve accusé (de quoi, il ne le saura jamais) et embringué dans un procès mené par une justice extrêmement mystérieuse, tentaculaire et opaque. J’avais déjà lu La métamorphose (dans lequel un gars se change en cafard) et Dans la colonie pénitentiaire (dans lequel un gars se fait hacher menu par une machine démoniaque), donc je me suis dit « allez zou, on complète sa collection de Kafka ».
Au début, je dois avouer que j’ai trouvé le bouquin super-relou. Le héros est un gros boulet qu’on a envie de tarter toutes les deux pages, les persos ont des discussions chelou que jamais personne il parlerait comme ça dans la vraie vie, etc etc etc. J’en suis presque venue aux mains avec mon cher et tendre sur le sujet, de bon matin au petit dej (parce que lui, il aime Kafka).
Moi : Le procès, c’est nul. Regarde cette phrase comme elle est nulle. Et ce personnage comme il est nul. Regarde, ils disent des trucs trop nuls !
Lui : Si tu ne sais pas apprécier le génie de Kafka, arrête de lire ce livre. Il n’est pas pour les gens comme toi.
Vexée, j’ai donc décidé de continuer ma lecture pour voir si le génie allait finalement me parler. Et c’est en quelque sorte ce qui s’est produit… Quand j’ai fini par capter que Kafka non plus n’aimait pas son personnage principal et qu’il faisait exprès de créer des situations débiles, j’ai trouvé ça tout de suite plus intéressant. C’est un conte absurde totalement cauchemardesque sur la bureaucratie et selon moi, sur la confiscation de liberté (que ce soit par le régime politique, la loi ou juste la condition humaine). Bref, finalement, c’est un roman qui fait bien son boulot de roman : une fois refermé, il reste dans la cervelle. Et j’approuve cela.
Le LIVRE QUI T’APPREND COMMENT ÉCRIRE UN ROMAN
Ma mère (oui, encore elle. Elle a une influence certaine sur mes lectures) a récupéré les mémoires de Stephen King, Écriture, mémoires d’un métier. J’ai lu peu de Stephen King dans ma vie (même si j’ai vu quantité de films adaptés de ses œuvres), et pour être honnête, depuis l’âge de 16 ans l’idée ne m’avait plus effleurée. Mais voilà, ma mère était enthousiaste, m’en citait de petits bouts le week-end, et j’ai finalement eu envie de lui piquer.
C’est franchement une super découverte, que je conseille à tous les écrivains/aspirants écrivains.
Dans la première partie, S. King raconte sa vie, comment il vient d’une famille pauvre, qu’il a commencé à écrire des nouvelles très jeune pour les publier dans des revues, que ça lui a valu quarante tonnes de lettres de refus. Ce n’est pas ma partie préférée du bouquin, mais elle a le mérite de montrer que la ténacité paye.
La seconde moitié du livre est oufissime : Stephen King donne ses recettes pour écrire un bon roman qui puisse emporter un lecteur. Et c’est d’une simplicité, d’une justesse et d’un bon sens extraordinaire. Création des personnages, descriptions, intrigue, etc etc. Tous les points sont abordés et j’ai personnellement été totalement emportée. D’autant que le gars est juste tellement cordial, sincère et modeste dans ses propos qu’il te donne envie d’aller prendre le thé avec lui et sa femme (enfin ça c’est jusqu’à ce que tu découvres qu’il a 72 millions de fans inscrits sur son site Internet et que la queue est super longue pour le thé).
L’idée maîtresse de ce qu’il dit (en méga méga résumé) c’est que toute bonne histoire commence par « Et si jamais xxxxx » (remplacez xxxxx par ce qui vous branche, par exemple : si des caribous carnivores attaquaient Montpellier/Si Dieu décidait de prendre des vacances chez toi/si les téléphones portables devenaient intelligent et ourdissaient un complot pour tuer l’humanité…). Une fois ceci posé, le devoir de l’écrivain c’est de faire en sorte que le lecteur veuille savoir la fin de l’histoire, un point c’est tout. Tous les procédés syntaxiques, stylistiques, les péripéties, les descriptions n’ont pour objet que de tendre à ce but. Après oui, je l’admets, Stephen King applique une science vouée à créer des page turner, pas à faire du nouveau roman. Ou du Kafka. Mais bon, moi je suis une fille de la campagne hein, j’écris des romans pour que les gens veuillent savoir la fin, alors les conseils de Stephen King me vont au poil.
Du coup pour vérifier que le bon Stephen King appliquait bien ses recettes (je suis journaliste, je recoupe), j’ai décidé de bouquiner un de ses romans que je n’avais pas lu quand j’avais 13 ans (c’est à dire Carrie et Ça) et dont je n’avais pas vu d’adaptation au cinoche. J’ai jeté mon dévolu sur cette œuvre ci-dessus : une morveuse se paume dans la forêt (c’est une forêt américaine immense, ok, pas le Bois de Boulogne) et commence à suspecter qu’elle est suivie par un être démoniaque.
Eh bien franchement, aussi dingue que ça paraisse, on suit avidement cette gamine dans les bois pendant 300 pages alors que tout ce qu’elle fait, c’est manger des fougères et avoir la diarrhée (et en plus on a grave les jetons). Bravo Stephen King, tu es bien le maître du suspens, je continuerai à écouter tes conseils.
Les jeunes talents
J’en arrive à ma dernière rubrique, qui me tient carrément à cœur parce qu’il s’agit de soutenir deux jeunes auteures de ma connaissance qui ont écrit des livres que j’ai bien kiffé.
Le premier, c’est Positive Way de Chloé Bertrand, publié chez Milady il y a un peu plus d’un an. J’ai déjà parlé de Chloé sur ce blog. C’est une jeune fille que j’ai rencontré pour la première fois à Montreuil et qui a publié son premier roman juste après, j’étais super contente pour elle ! Bon bien-sûr, comme je suis une quiche, j’ai mis 12 000 ans à m’attaquer à son œuvre (elle est disponible au format numérique et j’ai galéré avec le Kindle)… mais quand c’est arrivé, je ne l’ai pas du tout regretté.
L’histoire, c’est celle d’Alice, une adolescente londonienne qui tombe amoureuse de Thomas, un musicien charismatique à cheveux bleus qui a clairement plein de problèmes dans sa vie. Mais genre, vraiment plein, on dirait qu’il fait la collec’ le gars. Sans trop spoiler, on est dans le registre des addictions/des problèmes familiaux/de la violence/du deuil etc etc.
Le début commence comme une belle histoire romantique (ce qui fait vibrer ma fibre midinette) sauf que plus le roman avance, plus ils s’attaque à des questions sensibles, c’est à dire à la résolution des problèmes de Thomas. Comment Alice peut-elle l’aider ? Ne risque-t-elle pas non plus d’y laisser des plumes ? Et en parallèle, comment peut-elle trouver sa propre voie ?
C’est dans le dernier tiers du roman que Chloé m’a bluffée. A 20 ans, elle est capable de s’attaquer à des sujets difficiles, sans tomber dans la facilité, sans lourdeur, sans trébucher, et de retomber sur ses pattes avec ce petit roman optimiste. Franchement, c’est chapeau bas ! Positive Way est une belle fable sur le passage à l’âge adulte et la capacité à rebondir après un départ difficile.
Dans un tout autre registre, voici Like Sh@re Love, un roman de Charlotte Moitessier que j’ai rencontré à la toute fin de mes études quand je faisais un stage chez Femme Actuelle. Elle tenait alors les rubriques beauté et mode pour le site Internet du magazine et a toujours été super sympa avec moi (alors qu’il faut bien avouer que je débarquais complètement).
J’ai découvert il y a quelques temps que Charlotte écrivait de la Chick Lit’, c’est à dire, la littérature girlie. Genre pour lequel j’ai toujours un gros faible. Son roman, Like Sh@re Love raconte les aventures de la jeune Andromaque qui rêve de devenir célèbre grâce à son blog de mode… mais peine vraiment à se faire connaître. Un jour cependant, un évènement lui permet de se rapprocher de son objectif. Et c’est parti pour une plongée dans un monde de fashion et de paillettes.
Ce que j’ai apprécié dans le roman de Charlotte, c’est que ça se lit vraiment tout seul. J’ai aussi aimé cette plongée dans le monde des blogueuses mode que je connais très mal. On y découvre vraiment l’envers du décor du glamour ! En plus, en tant que féministe, j’apprécie le caractère très fort et déterminé d’Andromaque, qui ne se laisse pas dicter ses choix et son mode de vie par ses amoureux. Là encore, je ne spoile pas, mais j’ai beaucoup apprécié la fin du roman.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, les gens, surtout que je dois aller chez Franprix acheter des légumes pour faire une soupe à ma copine Aude qui vient tout à l’heure (depuis que j’ai eu un blender pour mon anniv, je ne mange plus rien de solide).
Je vous embrasse et vous envoie de l’amour !
Désolée pour la soupe 🙁
Contente que tu sois bien rentrée ! La soupe était super bonne #recettesecrète, je te la refais quand tu veux <3