Dans ce nouvel épisode, Marielle lève le voile sur ses premières expériences de running (je sais, on dit « course à pied » #plaidecoupable). Vous découvrirez que mettre une basket devant l’autre en cadence, c’est carrément du gâteau… Ou pas !
Ne fuis pas, Ô toi lecteur, qui peut-être préfère parcourir les lignes d’un bon roman plutôt que de courir les chemins de terre ! Ceci n’est pas une apologie du sport, de la course à pied ou de la sudation en général. Je suis comme beaucoup d’entre vous : courir, ça m’ennuie et ça me fait mal. Pourtant j’ai réussi à en éprouver, allez savoir comment, un certain plaisir. Vous savez, la satisfaction du devoir accompli. Ce même sentiment que l’on ressent quand on a récuré sa cuisine de fond en comble, ou que l’on a réussi à remplir sa feuille d’impôt dans les temps. On en est si fier qu’on le mettrait bien en statut sur Facebook !Â
« Oui mais ma bonne Marielle, me direz vous, nettoyer sa cuisine on est un peu forcé de le faire un jour ou l’autre. Quant à remplir ses impôts c’est carrément obligatoire. Mais courir… » Et j’entends bien, croyez moi !
Pourquoi je cours ? A la base, soyons honnête, pour la même raison qu’au moins cinquante pour cent des coureurs : le rapport effort fourni/calories brûlées absolument imbattable ! Ma copine Karine, elle, vous affirmera que c’est surtout pour se « vider la tête »… GROSSE MENTEUSE ! Il faudra m’expliquer en quoi se retrouver seule avec sa souffrance et sa sueur pendant une heure permet de se vider la tête. Moi ça me donne juste le loisir de penser à toute ma journée, à ce que j’ai mal fait, ce qu’il me reste à faire, ou à mes cuisses pas assez musclées qui se frottent l’une contre l’autre à chaque foulée.
Il faut tout de même admettre que la course à pied présente des avantages indéniables: amélioration du souffle, prévention des maladies cardio-vasculaires, affinement de la silhouette… Honnêtement quand on voit tout les bénéfices, la seule chose qu’on regrette c’est que ça ne se mange pas !
C’EST décidé, je me mets au running
Tout commence il y a deux ans, par un beau dimanche de mai. Après de nombreuses tergiversations, je me motive enfin pour aller me mettre en orbite autour du lac du bois de Boulogne (vous savez, celui avec les cygnes et les barques).
Par contre, je ne possède que de vieilles tennis et un vieux jogging à boutons-pression sur les côtés qui manque clairement de swag et d’aérodynamisme. Ce n’est pas accoutrée comme ça que je vais fendre l’air ! Non, si je veux me mettre à la course sérieusement, il faut que j’investisse dans des fringues dignes de ce nom ! D’autant plus que – et c’est encore un avantage de la course à pied – les habits de running sont trop canons! J’ai toujours voulu en acheter, mais il n’y a qu’en faisant un jogging qu’on peut se permettre de porter ce genre de trucs ! Bien sûr, vous pouvez toujours sortir faire la fête en collant moulant et débardeur multicolore. Au mieux, on croira que vous allez à une soirée Superhéros et que vous êtes Robin, le pote de Batman.
Passage obligé, donc, par la case « magasin de sport ».
Deux heures plus tard, me voilà équipée et fin prête: baskets fluos avec bandes réfléchissantes (je me suis dit que ce serait utile quand je ferais des trails de nuits !) et leggings noirs classiques pour mettre en valeur mon débardeur dont les motifs et les couleurs feraient mourir un caméléon. Avec ça c’est sûr je vais me sentir plus légère ! Pour l’instant, c’est surtout mon porte monnaie qui se sent léger car ces fringues sont hors de prix ! Mais ma bonne santé à t-elle un prix, je vous le demande ?
Me voilà donc partie… C’est une superbe journée de printemps, beau ciel bleu, pas trop chaud, légère brise…
Avec ma nouvelle tenue, je me sens sportive, féminine… et un peu boudinée !
J’aurais dû me méfier du vendeur qui m’a fait l’apologie de mon nouveau débardeur de compression. Soi-disant, il permet une meilleure récupération. Mais moi, je ne suis pas comprimée dedans, je suis carrément sous-vide ! Il me créé même un bourrelet que j’étais pourtant sûre de ne pas avoir à la base… Et courir en rentrant le ventre, je ne le sens pas trop ! En plus, je me suis mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude : de toute évidence, la grande classe, ce n’est pas de courir dans un débardeur aux couleurs criardes. Autour de moi, c’est à celui qui arborera le t-shirt de la meilleure course. « Marathon de Nice Finisher », « 10km de Vincennes », « La Parisienne », « Paris-Versailles »,… Je me demande s’il existe un système de caste ? « Boston Marathon » OUUUUUH ça se la raconte!! Je dois avoir quelque part un t-shirt « Munchen Oktoberfest 2015» (fête de la bière de Munich). Si j’avais su, non seulement j’aurais économisé une semaine de salaire mais je me serais sentie plus confortable.
Les baskets par contre c’est le top ! L’amorti est génial, j’ai l’impression de rebondir à chaque foulée, ce qui secoue mon nouveau bourrelet mais me donne une sensation de légèreté. C’est sûr, avec ce genre de sensation je pourrais courir pendant des heures ! Peut-être même, un jour, un marathon. Qui sait ? J’adorerais faire celui de New York, ce serait la classe… ou du Mont-Blanc ? Ce doit être magique…
Kilomètre 2
Je vais mourir. J’ai chaud, j’ai soif, je souffle comme un veau asthmatique. Jusque-là , je ne vois pas en quoi ma condition cardio-vasculaire s’améliore ! J’ai plutôt l’impression que je cours (ho ho !) à ma perte. Sans compter que je me fais allègrement doubler par des personnes bien plus âgées que moi. C’est semi-vexant.
Allez courage! c’est dans la tête. Je dois bien avoir une chanson dans ma playlist qui me motive.
« ET JE COURS, JE ME RACCROCHE A LA VIE, JE ME SAOULE AVEC LE BRUIT… » AAAaaaaargh!!!!!!!!!!
Note à moi-même: une playlist de running ne doit pas se composer de morceaux que tu aimes, mais de morceaux entraînants ! En même temps j’aurais du réfléchir. Ce n’était pas en courant sur Hallelujah de Leonard Cohen que j’allais me froisser un muscle…
« WHO RUN THE WORLD?.. GIRLS!… WHO RUN THE WOOORLD »… Ah! Queen B!!
KILOMÈTRE 4
Je vais définitivement mourir, juste là , sur ce banc, au bord du lac, mangée par les cygnes. Laissez moi partir en paix.
Un marathon c’est dix fois ça… Oh la vache, je viens déjà de faire dix fois plus que ce que je pouvais ! Je vais devoir revoir mes ambitions à la baisse. Pour commencer il faut que je change ma playlist ! Je vais la gaver de Disney et de comédies musicales, je ne pourrai que gambader ! Puis il paraît qu’en s’entraînant régulièrement, on progresse vite.
Je vais peut être essayer d’aller plus régulièrement me « vider la tête » avec Karine. Ou avec Clarisse, elle est moins sportive, j’aurai moins de mal à la suivre. Et en plus elle est bénévole a la croix rouge, ça pourrait servir…
RUN BABY RUN
Après ce terrible épisode, je n’ai plus mis un pied dans mes baskets pendant un mois. D’autant que j’ai lu un article qui m’arrangeait bien, où ils disaient que la course à pied c’était traumatisant pour les articulations des genoux et pour les lombaires.Et que si on courait trop on risquait d’être accro. Loin de moi l’envie de finir arthrosique et toxico!
Malgré tout, un beau matin, je me suis relancée, armée du best of des Beach Boys, d’un bon vieux t-shirt Hard Rock Café London et de Chéri-chou. Autant vous dire que Chéri-chou est parti loin devant dès les premières minutes, parce qu’il court bien plus vite que moi… De toute façon, avec mon look de topinambour et mon teint écarlate, j’aime autant qu’il soit loin devant. Et puis comme ça, ça me laisse le loisir de profiter du paysage, du beau temps, des collections de t-shirt qui défilent… Enfin bref, de me vider la tête quoi !
Fin.
L’auteure
Marielle d’abord, c’est qui ? Eh bien c’est une bordelaise (Canéjanaise, plus exactement), ostéopathe, qui affectionne la couleur violet, le disco, les pâtisseries à base de noix. Et puis, elle conduit très bien. Népotisme oblige (#penelopestyle) c’est ma sœur ! Mais rassurez-vous, elle ne reçoit aucun denier public pour ses contributions, ni même aucun denier tout court ! Comme j’aime bien sa plume et son humour, je lui ai proposé de l’exploiter partager ses chroniques !
Au travers ses chroniques, elle conte les péripéties de son alter-ego mi-peste, mi-attachante. Pour lire le premier épisode, c’est par ici !
Répondre à Marielle s’emmêle #2 : Dimanche morning, c’est footing