S’il y a une chose inattendue que j’ai découverte grâce à mes activités d’auteur jeunesse, c’est le plaisir que j’éprouve à me rendre dans des collèges ou des lycées pour échanger avec des élèves. Au début, je tremblais pourtant de me retrouver seule face à une horde d’ados aux crocs acérés… Moi qui était si timide à 15 ans!
J’ai rencontré à ce jour une vingtaine de groupes, et finalement, jamais je n’ai eu de mauvaise expérience. Au contraire je suis souvent repartie à contrecÅ“ur ! J’ai pu me rendre compte, que les ambiances varient énormément d’un groupe d’ados à l’autre, et que tous sont attachants à leur manière. Pour vous donner une idée, découvrir une bande d’ado, c’est un peu comme manger un Å“uf Kinder : on ne sait pas quelle surprise on va trouver à l’intérieur ! La classe sera-t-elle plutôt timide, studieuse, impertinente, curieuse, sage, drôle, dissipée ? Mystère!
 En vadrouille en Haute-Savoie
Ce lundi 26 janvier, je visitais 28 élèves en CAP au Lycée des 3 Vallées, à Thonon-les-Bains, la ville où j’ai vécu toute une partie de mon adolescence. C’était un événement que j’attendais avec impatience, car même si j’ai passé ma scolarité dans un autre établissement de la ville, je jouais tout de même à domicile !
Avec leur professeure de Français, Mme Depery, ils ont lu et étudié « Où est passé Lola Frizmuth ? » au premier trimestre. Cela me fait très plaisir ! Pour un auteur qui passe la plupart de son temps le nez sur son ordinateur, rien ne remplace le plaisir de sortir de son trou pour se frotter à des lecteurs…
Une rencontre joyeuse
Alors qu’ai-je trouvé cette fois-ci dans mon Kinder ?
Réponse : une bonne dose d’enthousiasme ! Rarement j’étais tombée sur un groupe aussi spontané et joyeux. Les élèves (une très grande majorités de filles) ne sont, pour la plupart, pas de grands fans de lecture. Pourtant, ils ont joué le jeu à fond, et presque tous avaient lu le livre. Ils ont posé des questions pertinentes sur le Japon, sur le métier d’auteur… Ils m’ont également éclairés sur les usages qu’ils font du SMS (c’est inestimable… la « culture ado » change tellement vite que je dois régulièrement me renseigner, vu mon grand âge).
J’ai eu la preuve une fois de plus que les questions en apparence les plus simples sont souvent les meilleures. J’ai bien aimé celle-ci, par exemple: « Est-ce vous qui corrigez les fautes d’orthographe dans votre livre? » La réponse est plus compliquée qu’il n’y paraît. Oui, j’essaye de corriger mes coquilles (un manuscrit plein de fautes ne fait pas très bon effet auprès d’un éditeur), même si relire et retravailler est la partie du travail que j’aime le moins… Mais heureusement qu’un professionnel de la maison d’édition passe derrière-moi, sinon j’en laisserais passer quelques-unes! « Les yakuza, ça existe vraiment? » (Oui, mais je n’en connais pas), « Vous gagnez combien? Ah bon? C’EST TOUT!? » (Eh oui, je n’ai pas de villa à Hollywood, malheureusement, mais éditer et vendre un livre coûte de l’argent à l’éditeur!), « Lola existe-t-elle vraiment? » (Non, mais elle est tout de même inspirée de vraies personnes).
La rencontre s’est poursuivie en séance dédicace surprise, avec 28 ados agglutinés autour de moi munis de leur exemplaire… avec pour instruction expresse de dédicacer à « La plus belle » ou à « Beyoncé ». Puis séance photo près du tableau avec certaines élèves. Jamais je n’avais été tant photographiée !
Concert surprise !
Le tout a fini en concert improvisé (ladite « Beyoncé » ayant un talent pour la chanson), et je me suis retrouvée, une crêpe au Nutella dans la main droite, un verre d’Oasis dans la gauche, au milieu d’une assemblée reprenant gaiement en cÅ“ur : « Libéréééééééééééeeeeeeee, délivrééééééééééééééééééé, c’est décidé je m’en vaiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! ». Vous aurez bien sûr reconnu le refrain de la chanson phare du dessin animé de Disney, « La reine des neige » (et pour ne rien gâcher, la neige tombait à gros flocons derrière la fenêtre).
Alors que j’écris dans le train qui me ramène à Paris, j’emmène avec moi tous ces bons moments. Merci à ces élèves pour cela, et pour l’accueil digne d’une princesse russe (je suis encore en train de digérer crêpes et bonbons). Il n’y a pas à tortiller : les ados du Chablais, ce sont de sacrés numéros ! Merci aussi au Lycée des 3 Vallées, à Mme Méot, documentaliste, à Mme Depery, professeure de français, ainsi qu’à la professeure d’Anglais qui a laissé la rencontre empiéter sur l’un de ses cours, et à Laurence Jacquier, de la librairie Climat, qui a joué les entremetteuses.
Cela donne l’envie et l’énergie de continuer à écrire, et d’aller encore et toujours à la rencontre des lecteurs !
Allez, une petite dernière pour se la raconter: suite à cette rencontre, certaines élèves et moi avons notre tête dans le journal, plus exactement le Dauphiné Libéré. C’est la gloire 😉
Les récit des ces aventures est aussi à lire ici, sur le site du Lycée des 3 Vallées <3
Oh c’est cool de te découvrir parmi tes fans ! Bravo. Au début je me disais moi aussi « elle est drôlement courageuse d’aller affronter tous ses ados terrifiants », mais finalement ils ont l’air très mignons !
Oui les ados, ils sont souvent plutôt sympa 😉
« souvent » « plutôt » « sympa »
je sépare bien les mots et les espaces sont emplis de reniflements dubitatifs
:-p
Je m’étonnais que tu n’aies pas encore réagi 😀 …Je ne suis pas professeure, ça change la donne…je ne viens que pour la fête 😉 Et puis aux 3 Vallées, je suis tombée sur des drôlement sympas <3